Nature humaine (2009-2012) / collection FRAC Poitou-Charentes / texte de FANTAZIO
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Nature humaine (2009-2011) se compose de 36 photographies argentique moyen format et 24x36. Les tirages impression jet d'encre 50x50cm et 50x70cm sont réalisés sur Hahnemühle Fine Art Pearl 285gr. Cet ensemble a été acquis par le FRAC Poitou-Charentes en 2012.
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Vue de l'exposition Je est un.e autre, FRAC Poitou-Charentes, 2017
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Vue d'exposition, Galerie Louise Michel, Poitiers 2012
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LIVRET D'EXPOSITION
Editions Galerie Louise Michel (2011) -
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LE NEZ BIEN DEDANS SOUS LA MOUSSE - texte de Fantazio (2012), extrait
Des bâtons de sucette poilus, ou des pains de sucre grillagés ?
Les troncs arrivent, mon dieu, ils débordent, leurs racines sortent même de dessous le béton!
En somnolence apparaissent des corps que je ne connais pas, ils s’imposent et je ne sais pas s’ils montrent quelque chose du doigt, en plus rapide qu’en rêve. Je ne les vois pas arriver, leur apparition s’accélère : une femme-homme-enfant avachie, un enfant qui crie quelque chose « c’est à vous, ça ? », un homme fouinant avec bruit, une main qui vient gratter un mur d’angle de rue en meringue.
Tout a l’air de passer dans mon corps, tout sauf quelque chose qui ressemble à une nuit calme dans un appartement.
Rien ne me ressemble, je ne suis plus une chose réunie, j’ai en moi les choses les plus lointaines, une paire de pieds à l’autre bout de la ville, un sac plastique volant, un canapé en Skaï!
Un bout de ville désertée!
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Un deux-pièces rempli de hêtres!
Des manches de pull blanc ciel avec des mailles énormes, tout cela m’apparaît avant de sombrer.
Des enfants se moquent de ceux qui passent, ils se moquent parce qu’ils les voient vraiment.
Tête de mousse ! Sac de riz ! Cou de chat ! Grosse pâte à touffe !
Vous êtes de plain-pied.
Dans une belle Europe cimetière, vous êtes encore vivant, et les enfants rigolent toujours des gros, des laids, des hybrides, des petits, des poilus. Ils ne s’en moquent pas puisqu’ils les voient vraiment. Ils en rigolent de la même manière. Leur rire a la même matière mousseuse et tendre qu’il y a deux mille ans.
Ce n’est pas cette fameuse mondialisation qui aurait rendu le monde polymorphe, le monde a toujours eu mille visages, autant de visages dans le corps d’un seul homme.
Autant d’histoires familiales qu’il y a de sortes de plantes.
Au bout de chaque chemin emprunté, un être nouveau, peut être déjà perçu en rêve, attendait là, et montrait une direction du doigt.
Les créatures qui défilent semblent des huîtres à perles toutes plus magiques et différentes les unes des autres et se verrouillent en douce dès que la vie leur demande de danser.